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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 16:19

 

J'ai horreur de courir les magasins.

Il me manque plus d'un neurone, mais notamment celui du regard affuté de la chasseuse de bonne affaire ou de l'article nécessaire.

Tracer mon chemin au milieu des objets à vendre est à peu près aussi facile pour moi que de trouver un commodo de clignotant gauche de Picasso dans une Casse Auto. Et encore. Dans le second cas, de bonnes âmes ont pitié de moi. Dans le premier, je dois assurer. J'ai la panoplie, c'est-à-dire l'âge : je suis censée avoir baigné dedans, je crois. Avoir été baptisée aux soldes et éduquée au décryptage des enfilades de rayons.

Que nenni. Je devais être perdue dans les aventures des 6 compagnons de la Croix-Rousse quand je suivais ma mère chez Z.

Je mets un quart d'heure à trouver le bon emplacement – c'est-à-dire que je me noie dans un océan de layette quand je cherche une robe en 6 ans. Je pense que les bottes en caoutchouc ou l'agar-agar seront au fond à droite, et je ne les trouve près de la porte d'entrée, à gauche, que trente minutes et une crise de perplexitude plus tard. Tu ne connais pas la crise de perplexitude ? Tu en as, de la chance.

La crise de perplexitude, c'est encore rien à côté de la honte parce que tu cours (pardon, pardon) derrière ton poussin qui se sauve (oui, forcément, lui non plus il ne sait pas qu'on ne peut pas courir partout parce qu'il y a des loups cachés derrière cet alignement de manteaux).

Echevelée, un torticolis en cours d'élaboration pour cause de poussin – pff, tu as encore profité, toi - maintenu planqué sous l'aile, en tee-shirt alors qu'il fait dix degrés en plein midi, tu te jettes dans la Picasso au commodo gauche flambant presque neuf et tu comptabilises tes prises : c'est prouvé, la couvée ne va pas sortir très vêtue ce printemps, et tu mangeras de la farine au sel.

Il devrait y avoir des stages de civilisation consumériste, pour les gens inadaptés (oh, hé, on dit différent, hein, reste poli avec moi). Du coup je m'oblige (ouais, je sais, c'est fou) à me déplacer de temps à autre plutôt que de clavarder compulsivement (ceci est un ex-voto à Zalando, Sarenza, Bébé au naturel, Aromazone, etc : reconnaissance éternelle).

En plus, en ligne, t'as des codes promos alors que les vendeuses en vrai elles te regardent tout bizarre quand tu demandes si y aurait pas une réduc en ce moment.

En attendant de comprendre comment fonctionne une grande surface et tous ces entrepôts de vente, je cours de bon coeur les vide-greniers.

Dans une broc, tu as besoin d'une robe, tu trouves des engrenages trooop beaux. Tu ne sais pas exactement quand tu vas t'en servir (alors que la robe, tu en auras besoin pour avant-hier, vu que la tienne est en lambeaux) mais bon c'est tellement bon de savoir qu'ils seront là quand tu auras la fulgurante inspiration (celle dont Marc Lavoine parle si bien. Vous ne savez pas ce que Marc Lavoine vient fichtre faire ici ?! Patience...) Et puis une robe, tu as encore 3 (brocantes par dimanche) x 4,5 (semaines dans un mois) x 4 (mois dévolus aux vide-greniers) pour en trouver une. Ça va viendre, entre douze jeux pour enfants (alors que j'avais dit que le quota était atteint), douze duos de tasses qui rejoindront les placards (alors que j'avais dit que le quota était atteint), trois coups de soleil (pas la couvée, surprotégée), une crise d'hypoglycémie (pas la couvée, surnourrie) et peut-être la trottinette rose dont rêve la ptite poulette.

Pendant les balades sur les brocantes, on prend l'air, le soleil, on papote avec toutes sortes de gens, on découvre des objets dont on ignorait l'existence (la carpe qui chante, voyez ce que c'est ? Non ? Bah en tout cas ça se vend sur les brocantes !) Je ne me souviens pas de discussion follement enrichissante avec une vendeuse chez H&M. Alors que la bassine cabossée et les vieilles photos, va savoir pourquoi, ça encourage la glose.

L'unique avantage à mes yeux de se déplacer, c'est le temps de trajet mis à profit pour écouter la radio lorsque je suis seule avec le poussin (je vous ai déjà parlé du rapt sonore des poulettes, je ne vais pas m'étendre à nouveau sur la misère auditive que je subis en ce moment...)

Donc j'écoute parfois la radio.

Heureux ceux qui ne connaissent pas la diversité des radios locales en Moselle-Est.

J'ai eu le douloureux privilège (c'est un peu comme quand tu te fais poser un piercing, j'imagine, tu es content de l'avoir fait mais bon tu te souviens de la bonne suée, quand même) de découvrir un extrait du dernier album de Carla Bruni (75 pour cent de lectorat perdu en 10 lettres).

Reviens, Raymond, on parle de toi. Comment dire. Comment dire. Comment dire.

Ses matelas étant trop épais, elle s'est dit qu'elle allait transformer quelques billets en une chanson, la princesse ? Plouf-plouf, il me fallait une chanson. Anne, ma vénérable mère Anne (je n'ose pas dire ma sœur, j'ai trop d'admiration pour elle), on ne l'a pas vue venir, cette … ?

Raymond. Chanté par Nana pour son Jacquot, ç'aurait eu de l'intérêt. Le côté décalé, ubuesque.

Mais Raymond par Bruni ? Mais rien, en fait ?

Les paroles. Huuum, recherchées, subtiles, teeeellement travaillées. Il y a LyricsMania pour ça, pas envie de copier-coller.

Mais quand je pense que Brassens a mis dix ans avant de proposer sa Supplique. Qui sait, si tu avais bossé dix ans ?!

Et puis ton ton (ah ? On n'avait pas encore parlé de lui, c'est fait) à la je ne m'implique pas, je fais dans la blagounette potache, dans le 21ème degré. Nan. Même pas qu'on y croit. Tu n'as rien réussi à pondre d'autre, je compatis, je comprends, tête à l'envers, Giulia toussa.

Avantage à ton écriture : quelle chance ! Quelque soit le sens du vent, tu ne finiras pas brûlée vive.

J'avais bien aimé ton premier album. C'était un premier album.

Je te comparerais un peu à Céline Dion. T'es contente ? T'as vu, je te soigne, je pourrais presque te faire un compliment !

J'ai autant d'affection pour toi aujourd'hui que pour le sens dionesque (j'aime bien ce mélange de Diogène et d'ubuesque) de la nuance et du bon goût.

Franchement, en Potiche d'âne, t'étais bien. Tu fais très bien le porte-manteau et tu as un don certain pour le sourire inexpressif.

Comme je ne pouvais pas te mettre de claque, je me suis lancée à la recherche d'une autre station.

Dix-huit kilomètres plus tard, entre les crrhhhcrrrhhhh de Radio Mélodie et les ffffccchhhh d'une fréquence allemande non identifiable, je retrouve Inter.

Malheur sur moi.

Marc Lavoine, interview fleuve. Super, on prend le temps, je suis évidemment dans la même optique, slow life, profiter, etc.

Sauf que c'est Marc Lavoine, hein.

Et Marc Lavoine, bah, il en dit, des lieux communs. De quoi cuisiner pour tout le personnel de la Maison de la Radio. Quand je pense Sorbonne Nouvelle, 2003, GREAAL, groupe de réflexion sur l'ailleurs, l'autre et le lointain (paix à son âme, je n'ai pas retrouvé trace de vous sur google, m'est d'avis que cette bonne idée est décédée en même temps que vous passâtes votre doctorat, les collègues), je me dis qu'on avait pas besoin d'aller chercher si compliqué : Marc Lavoine, c'est l'encyclopédie du who'sn't who.

Marc Lavoine, c'est le type qui a placé des autres types à l'Olympia. Wow. Quel signe du destin.

On aurait pu croire à du Woody Allen, mais non, c'était juste Marc Lavoine, et je crois qu'il ne fait pas exprès.

Je ne peux pas remplacer les termes « Marc Lavoine » par des synonymes, il n'y en pas. C'est un concept.

Marc Lavoine, donc, se sent obligé d'informer France Inter du jour lumineux où Aragon lui a donné quelques piastres (il était placeur, je le rappelle. On parle d'un pourboire.) C't'évident, quoi. Ça forge un homme. Pour ma part, j'ai servi une pizza à Souchon. C'est bien entendu pour cela que j'ai décidé d'écrire des textes. Et puis mon côté comédienne, c'est parce que Jean Rochefort a piqué du nez pour éviter mon regard le jour où il a croisé le mien. Comme Patrick Fiori (à qui je servais aussi une pizza, comme quoi le destin sonne toujours deux fois) m'a dit que j'avais un joli prénom, que c'était aussi le prénom de... (on ne saura jamais, mais je présume qu'elle ne s'appelait pas Sarah) donc, comme il m'a dit ça, bah... Rien.

J'ai tout casé ?

Non, il en reste – et je vous en ferai grâce.

Franchement, ces anecdotes-là, tout le monde en a, ont-elles leur place sur une antenne (je veux dire, ailleurs que sur RVS) ?!! (et un livre, au moins, ça fait marcher le commerce)

Bon. C'est pas tout ça, mais pendant que je vous raconte des salades, le reste ne pousse pas.
Je veux dire, évidemment, que je m'en vais coller mes bidouilles en attendant la livraison de mes ptits colis.

Pi en plus je parle, je parle, mais qui je suis, hum ? Moi qui n'ai jamais parlé à Marc Lavoine !

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